Carl Friedrich Gauss (30 avril 1777 [Brunswick] - 23 février 1855 [Göttingen])
Carl Friedrich Gauss, né le 30 avril 1777 à Brunswick, est considéré par ses pairs comme le prince des mathématiciens. Il est à la fois le dernier des classiques et le premier des modernes, c'est-à-dire qu'il a résolu les problèmes les plus classiques avec les méthodes les plus modernes. Par exemple, il démontra comment partager une tarte en 17 parts égales à l'aide des seuls règle et compas, ce qui était un problème ouvert depuis l'époque de la Grèce antique. Mieux, il démontra pour quels nombres ce partage en parts égales est possible.
Gauss est né dans une famille modeste : sa mère était femme de chambre, son père exerçait toute sorte de métiers, du jardinage à la trésorerie d'une société d'assurances. Il est un élève particulièrement précoce. Un épisode célèbre (peut-être romancé !) de son enfance est celui-ci : alors qu'il était âgé de 9 ans, son maître demanda de calculer 1+2+...+100. Gauss inscrivit presque immédiatement le résultat sur son ardoise, ayant trouvé une méthode extrêmement efficace pour calculer de telles sommes.
À 11 ans, Gauss entre au lycée, où il étudie latin, grec, mathématiques, etc... Il est un élève tellement brillant que le duc de Brunswick souhaite le rencontrer. Visiblement séduit par cet entretien, le duc le prend sous sa protection et lui accorde une bourse : c'est ainsi que Gauss, quoiqu'issu d'une famille modeste, pourra poursuivre ses études.
Il entre à l'université de Göttingen à l'automne 1795. Un an plus tard, après avoir découvert comment construire à la règle et au compas le polygone régulier à 17 côtés, il décide de se consacrer aux mathématiques. Sa thèse, soutenue en 1799, contient la première démonstration du théorème fondamental de l'algèbre. Deux ans plus tard, il publie Disquisitiones Arithmeticae, un ouvrage consacré à la théorie des nombres, où il explore des méthodes complètement nouvelles. Cette même année, en 1801, il détermine l'orbite de Cérès, une planète naine du système solaire, détectée furtivement à l'aide de télescopes au début de 1801, et perdue de vue ensuite. À cette occasion, Gauss introduit un outil fondamental, la méthode des moindres carrés.
Gauss se marie en 1805 avec Johanna Osthoff ; ensemble ils ont trois enfants, mais son épouse décède des suites du troisième accouchement en 1809. Il se remarie en 1812 et aura à nouveau trois enfants. En 1807, il est nommé directeur de l'observatoire astronomique de Göttingen. Ceci l'éloigne peu à peu des mathématiques les plus abstraites d'autant qu'en 1818, il est chargé de la triangulation du royaume de Hanovre afin d'établir une cartographie de qualité. Ce travail routinier l'amène à sillonner pendant huit ans toute la région de Hanovre et à écrire de nombreux traités de géodésie. La recherche mathématique n'est pas loin cependant, et en 1828, il publie Disquisitiones generales circa superficies curvas, consacré à la géométrie différentielle.
En 1831 arrive à Göttingen le physicien Wilhelm Weber avec qui Gauss s'entend à merveille. Pendant six ans, jusqu'à ce que Weber soit chassé de l'Université pour avoir protesté contre le régime, les deux savants mènent des recherches sur l'électromagnétisme. Ainsi, le "gauss" est devenu l'unité d'induction magnétique.
Gauss achève sa carrière de mathématicien en 1849, à l'occasion d'un jubilé en son honneur. Peu à peu, sa santé se détériore, et il meurt à Göttingen le 23 février 1855 pendant son sommeil.
On trouvera plus d'informations sur Carl Gauss dans le livre qui lui est consacré de la collection "Génies Mathématiques".
- Constructions à la règle et au compas
- Décomposition de Gauss
- Entiers de Gauss
- Intégrale de Gauss
- Lemme de Gauss
- Méthode de Gauss-Seidel
- Méthode de Jacobi
- Méthode de quadrature de Gauss
- Méthode du pivot de Gauss
- Problème du cercle de Gauss
- Règle de Gauss
- Sommes de Gauss
- Théorème de D'Alembert-Gauss
- Théorème de Gauss (anneaux)
- Théorème de Lucas