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Siméon Denis Poisson (21 juin 1781 [Pithiviers] - 25 avril 1840 [Sceaux])

Siméon Denis Poisson est né le 27 juin 1781 à Pithiviers. Son père y a été envoyé occuper un poste administratif peu important après sa carrière de soldat, ce qu'il a ressenti comme une grande frustration. Après la Révolution, il est nommé à la tête du gouvernement local, et souhaite alors aider son fils, qui est pétri de talents, à trouver une bonne situation. Ainsi, Siméon Denis est d'abord envoyé chez son oncle, chirurgien à Fontainebleau. Très vite, il apparaît cependant qu'il n'est pas fait pour la médecine. D'abord, ceci ne l'attire guère. Ensuite, il est très peu doué de ses mains, et les premiers patients qu'il opère décèdent quelques heures après l'intervention.

Après avoir renoncé à une carrière médicale, Poisson étudie à l'Ecole Centrale de Fontainebleau, puis il réussit (en première position !) le concours d'entrée à l'Ecole Polytechnique en 1798. Il y est un étudiant brillant, hormis en géométrie descriptive où son manque d'habileté manuelle l'empêche de réaliser des figures correctes. Dès 1800, il écrit deux mémoires importants, l'un sur la méthode d'élimination de Bézout, l'autre sur les équations aux différences finies. Ils sont si bons que le second est publié dans le Recueil des savants étrangers, ce qui constitue un honneur exceptionnel pour un homme aussi jeune, et qu'il devient, dès son diplôme obtenu, répétiteur à l'Ecole Polytechnique, sous la recommandation de Laplace. Il accèdera rapidement au statut de professeur suppléant en 1802, puis complet en 1806, en remplacement de Fourier que Napoléon a nommé préfet à Grenoble.

Les travaux de Poisson sont nombreux (près de 400 publiés) et touchent surtout aux mathématiques appliquées. Il étudie le mouvement du pendule, les petites perturbations des mouvements planétaires. Pour les aspects plus orientés vers la physique, on lui doit les lois de l'électrostatique, et une définition de l'électricité comme un fluide où les éléments semblables se repoussent et les éléments contraires s'attirent (en 1812). Pour les aspects plus orientés vers les mathématiques, il est à l'origine de travaux sur les séries de Fourier qui préfigurent ceux de Dirichlet ; il écrivit aussi en 1837 un important mémoire sur les probabilités, Recherches sur la probabilité des jugements en matières criminelles et matière civile, dans lequel apparait la distribution qui porte désormais son nom (la distribution de Poisson décrit la probabilité qu'un événement ait lieu durant un intervalle de temps donné, pourvu que la probabilité de réalisation d'un événement soit très faible, mais que le nombre d'essais soit très grand). Ce traité ne fut pas tellement remarqué par les contemporains de Poisson, mais eut une grande influence par la suite.

Peu attiré par la politique, Siméon Denis Poisson eut en revanche une frénésie d'occupations : astronome au Bureau des longitudes, membre de l'Académie des sciences (à partir de 1812), examinateur pour l'obtention du diplôme de l'Ecole Polytechnique, professeur de mécanique à la Faculté des Sciences,etc... Sa devise expliquait une telle force pour le travail : La vie n'est bonne qu'à deux choses : découvrir les mathématiques et enseigner les mathématiques. Signalons qu'il trouva (tout de même !) le temps d'épouser Nancy de Bardi en 1817.

Les entrées du Dicomaths correspondant à Poisson

Les mathématiciens contemporains de Poisson (né en 1781)
  • Jean-Robert Argand (né en 1768)
  • Charles Babbage (né en 1791)
  • Friedrich Bessel (né en 1784)
  • Irénee-Jules Bienaymé (né en 1796)
  • Bernard Bolzano (né en 1781)
  • Charles Julien Brianchon (né en 1783)
  • Augustin-Louis Cauchy (né en 1789)
  • Michel Chasles (né en 1793)
  • Jean-Marie Duhamel (né en 1797)
  • Jean-Baptiste Fourier (né en 1768)
  • Augustin Fresnel (né en 1788)
  • Carl Gauss (né en 1777)
  • Joseph Gergonne (né en 1771)
  • Sophie Germain (née en 1776)
  • George Green (né en 1793)
  • Nikolai Lobatchevski (né en 1792)
  • August Möbius (né en 1790)
  • Jean-Victor Poncelet (né en 1788)
  • Pierre Sarrus (né en 1798)
  • Josef Wronski (né en 1778)