Oscar Zariski (24 avril 1899 [Kobryn] - 4 juillet 1986 [Massachussetts])
Oscar Zariski est un mathématicien américain d'origine russe qui eut une grande influence dans le développement de la géométrie algébrique au XXè siècle. Il est né à Kobryn, cité de l'actuelle Biélorussie, en 1899, sous le nom d'Ascher Zaritsky. Son père décède alors qu'il est âgé de 2 ans et sa mère doit seule subvenir au besoin de 7 enfants, ce qu'elle fait en tenant une auberge. Zariski reçoit ses premiers enseignements d'un tuteur alors qu'il est âgé de 7 ans, et il brille déjà dans l'apprentissage de la langue russe et de l'arithmétique. Pendant la Première Guerre Mondiale, il étudie au lycée de Chermigov, en Ukraine. Puis, de 1918 à 1920, il étudie à l'Université de Kiev, d'abord la philosophie, car aucune place n'était disponible à la faculté de mathématiques, puis également les mathématiques. La vie est alors très difficile à Kiev, entre la fin de la Première Guerre mondiale, la révolution russe et les guerres de frontière entre la Pologne renaissante et la Russie. Zariski décide alors de continuer ses études en Italie, et il émigre grâce à un passeport polonais, ce qui est possible car, entre temps, la ville de Kobryn est devenue polonaise.
Zariski se rend d'abord à Pise, mais il trouve le niveau en mathématiques si inférieur à Kiev qu'à la première occasion il part poursuivre ses études à Rome. C'est là qu'est située l'école italienne de géométrie algébrique, qui est alors à son zénith avec Castelnuevo, Enrique et Severi. Il soutient un doctorat consacré à la théorie de Galois en 1924. C'est à cette occasion qu'il transforme son nom en Oscar Zariski, à la consonnance plus italienne. Toutefois, malgré son mariage avec Yole Cagli, une jeune étudiante italienne en littérature, il ne peut envisager de s'installer dans l'Italie fasciste, lui qui est d'origine juive et qui a des convictions marxistes.
Grâce au soutien de Salomon Lefschetz, il obtient en 1927 une bourse à l'université John Hopkins de Baltimore, laissant sa femme et son fils en Italie. Un an plus tard, il obtient un poste permanent dans la même université, et sa famille peut désormais le rejoindre aux États-Unis. En 1935, il publie le livre Algebraic Surfaces, où il tourne le dos aux méthodes "italiennes", qui préfèrent l'intuition géométrique à la rigueur, et il n'a de cesse dès lors de reconstruire la géométrie algébrique sur les fondements de l'algèbre commutative moderne, en particulier les travaux de Noether et de Krull. En 1947, il obtient un poste de professeur à l'Université d'Harvard, où il passe le reste de sa carrière.
Zariski fait alors d'Harvard le centre mondial de la géométrie algébrique, à la manière dont Lefschetz avait fait de Princeton le centre mondial de la topologie. Beaucoup de ses étudiants deviennent de grands géomètres algébristes, tels Abhyankar, Hironaka, Mumford, Michael Artin ou Hartshorne. Avec Pierre Samuel, il écrit Commutative algebra, un texte qui deviendra un standard de l'enseignement de la géométrie algébrique. Zariski est aussi très investi dans la vie mathématique : il est éditeur des prestigieuses revues Annals of Mathematics et American Journal of Mathematics, il est président de l'American Mathematical Society de 1969 à 1970. Membre de l'US National Academy of Sciences depuis 1944, il reçoit le prestigieux prix Wolf en 1981.
La fin de la vie d'Oscar Zariski est plus triste. Il souffre, à partir de la fin des années 1970, de la maladie d'Alzheimer et décède, dans sa maison, le 4 juillet 1986.
Source : La plupart des informations de cette biographie sont issues de Remarkable Mathematicians, par Ioan James.