$$\newcommand{\mtn}{\mathbb{N}}\newcommand{\mtns}{\mathbb{N}^*}\newcommand{\mtz}{\mathbb{Z}}\newcommand{\mtr}{\mathbb{R}}\newcommand{\mtk}{\mathbb{K}}\newcommand{\mtq}{\mathbb{Q}}\newcommand{\mtc}{\mathbb{C}}\newcommand{\mch}{\mathcal{H}}\newcommand{\mcp}{\mathcal{P}}\newcommand{\mcb}{\mathcal{B}}\newcommand{\mcl}{\mathcal{L}} \newcommand{\mcm}{\mathcal{M}}\newcommand{\mcc}{\mathcal{C}} \newcommand{\mcmn}{\mathcal{M}}\newcommand{\mcmnr}{\mathcal{M}_n(\mtr)} \newcommand{\mcmnk}{\mathcal{M}_n(\mtk)}\newcommand{\mcsn}{\mathcal{S}_n} \newcommand{\mcs}{\mathcal{S}}\newcommand{\mcd}{\mathcal{D}} \newcommand{\mcsns}{\mathcal{S}_n^{++}}\newcommand{\glnk}{GL_n(\mtk)} \newcommand{\mnr}{\mathcal{M}_n(\mtr)}\DeclareMathOperator{\ch}{ch} \DeclareMathOperator{\sh}{sh}\DeclareMathOperator{\th}{th} \DeclareMathOperator{\vect}{vect}\DeclareMathOperator{\card}{card} \DeclareMathOperator{\comat}{comat}\DeclareMathOperator{\imv}{Im} \DeclareMathOperator{\rang}{rg}\DeclareMathOperator{\Fr}{Fr} \DeclareMathOperator{\diam}{diam}\DeclareMathOperator{\supp}{supp} \newcommand{\veps}{\varepsilon}\newcommand{\mcu}{\mathcal{U}} \newcommand{\mcun}{\mcu_n}\newcommand{\dis}{\displaystyle} \newcommand{\croouv}{[\![}\newcommand{\crofer}{]\!]} \newcommand{\rab}{\mathcal{R}(a,b)}\newcommand{\pss}[2]{\langle #1,#2\rangle} $$
Bibm@th

Charles-Emile Picard (24 juillet 1856 [Paris] - 11 décembre 1941 [Paris])

Émile Picard est né le 24 juillet 1856 à Paris. Son père est directeur d'une fabrique de soie, mais il décède lors du siège de Paris en 1870. Grâce à l'abnégation de sa mère, Picard peut néanmoins étudier au lycée Napoléon (futur lycée Henry IV) où il se révèle excellent élève, mais bizarrement est peu attiré par les mathématiques. Selon ses dires : "J'ai détesté la géométrie, mais l'apprenais par coeur pour ne pas être puni".

Ses intérêts changent cependant, et il est reçu second à l'Ecole Polytechnique, et premier à l'Ecole Normale Supérieure. Finalement passionné par les sciences, il opte pour cette dernière, où il prépare l'Agrégation qu'il réussit en 1877. Après divers postes d'assistant à Paris et Toulouse, il devient en 1881 Maître de Conférences à l'Ecole Normale Supérieure. Son nom est déjà célèbre dans le cercle des mathématiciens, car il vient de démontrer un théorème très important et très difficile : toute fonction entière non constante prend chaque valeur une infinité de fois, avec au plus une exception. Ce travail sur les singularités des fonctions holomorphes, complété plus tard par Julia, lui vaut une première nomination pour devenir membre de l'Académie des Sciences. Il est cependant trop jeune, et son élection est reportée en 1889 (il devient en outre Secrétaire perpétuel de cette institution en 1917). En cette année 1881 décidément très riche, il épouse Marie Hermite, la fille de Charles Hermite. Leurs 3 enfants décèderont pendant la Première Guerre Mondiale.

En 1885, Picard devient professeur à la Sorbonne, où il occupe la chaire de calcul différentiel. Là encore, son jeune âge est une gêne (il faut avoir au minimum 30 ans pour occuper un tel poste) et il faut utiliser une procédure astucieuse pour contourner la législation. Plus tard, Picard occupera la chaire d'analyse et d'algèbre, et il exercera aussi à l'Ecole Centrale des Arts et Manufacture (1894-1937) : il y forme à la mécanique plus de 10000 ingénieurs, et est, selon Hadamard, un excellent professeur.

Les travaux de Picard sont ardus, et ouvrent la voie à de nouvelles recherches. Il est le premier à utiliser le théorème du point fixe dans une méthode d'approximations successives qui permet de résoudre équations différentielles ou équations aux dérivées partielles. On lui doit également des travaux en géométrie algébrique, comme des recherches plus appliquées sur l'élasticité ou la chaleur. Il est aussi l'un des premiers défenseurs des théories d'Einstein. Son Traité d'Analyse constitua longtemps une référence, et Picard fut aussi philosophe et historien des sciences.

Parmi les distinctions que Picard a reçu, citons qu'il présida le congrès International des mathématiciens, qu'il fut élu membre de l'Académie Française en 1924, et qu'il reçut la médaille d'or Mittag-Leffler en 1937.

Cette biographie a été rédigée avec l'aide de Lionel Brejon.

Les entrées du Dicomaths correspondant à Picard

Les mathématiciens contemporains de Picard (né en 1856)
  • Paul Appell (né en 1855)
  • Giulio Ascoli (né en 1843)
  • René Baire (né en 1874)
  • Émile Borel (né en 1871)
  • Cesare Burali-Forti (né en 1861)
  • William Burnside (né en 1852)
  • Georg Cantor (né en 1845)
  • Constantin Carathéodory (né en 1873)
  • Elie Cartan (né en 1869)
  • Ernesto Cesàro (né en 1859)
  • André-Louis Cholesky (né en 1875)
  • Gaston Darboux (né en 1842)
  • Ulisse Dini (né en 1845)
  • John Charles Fields (né en 1863)
  • Gottlob Frege (né en 1848)
  • Georg Frobenius (né en 1849)
  • Josiah Willard Gibbs (né en 1839)
  • Jørgen Pedersen Gram (né en 1850)
  • Jacques Hadamard (né en 1865)
  • Hermann Hankel (né en 1839)
  • Félix Hausdorff (né en 1868)
  • David Hilbert (né en 1862)
  • Otto Hölder (né en 1859)
  • Adolf Hurwitz (né en 1859)
  • Johan Jensen (né en 1859)
  • Camille Jordan (né en 1838)
  • Félix Klein (né en 1849)
  • Sofia Kovaleskaya (née en 1850)
  • Charles-Jean de La Vallée Poussin (né en 1866)
  • Henri Lebesgue (né en 1875)
  • Sophus Lie (né en 1842)
  • Edouard Lucas (né en 1842)
  • Hermann Minkowski (né en 1864)
  • Gösta Mittag-Leffler (né en 1846)
  • Max Noether (né en 1844)
  • Alessandro Padoa (né en 1868)
  • Paul Painlevé (né en 1863)
  • Giuseppe Peano (né en 1858)
  • Karl Pearson (né en 1857)
  • Henri Poincaré (né en 1854)
  • Bertrand Russell (né en 1872)
  • Issai Schur (né en 1875)
  • Hermann Schwarz (né en 1843)
  • Thomas Stieltjes (né en 1856)
  • Teiji Takagi (né en 1875)
  • Vito Volterra (né en 1860)
  • Ernst Zermelo (né en 1871)