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Karen Uhlenbeck (24 août 1942 [Cleveland])

Karen Uhlenbeck est une mathématicienne américaine. Elle est la première femme à avoir reçu le prestigieux prix Abel en 2019 (après 19 hommes !) et seulement la deuxième femme à avoir été conférencière plénière au Congrès international des mathématiciens (c'était en 1990 à Kyoto, 58 ans après Emmy Noether). Ces statistiques en disent long sur le peu de femmes dans la communauté mathématique.

Karen Uhlenbeck, de son nom de naissance Karen Keskulla, est née à Cleveland dans l'Ohio en 1942. Son père est ingénieur et sa mère est artiste et enseignante. La famille se déplace dans le New Jersey alors que Karen est enfant. Cette dernière est très curieuse, aime la musique, les activités de plein air, se passionne pour la lecture, et encore plus pour les sciences. Ainsi, lorsqu'elle rentre à l'université de Michigan, elle se destine plutôt à la recherche en physique. Elle est diplômée en 1964, se marie en 1965 avec Olke Uhlenbeck. Mais alors que celui-ci se tourne vers la biochimie, Karen Uhlenbeck débute une thèse en mathématiques sur le calcul des variations, sous la direction de Richard Palais, qu'elle soutient en 1968.

Karen Uhlenbeck enchaîne ensuite les postes non-permanents au MIT ou à Berkeley, victime des règles 'anti-népotisme' qui empêchent une université de recruter un couple dans deux départements d'enseignement différents. Elle finit par obtenir un emploi à l'université d'Illinois à Urbana-Champaign en 1971, où son mari la rejoint. Mais elle ne s'y plait pas et quitte ce poste pour l'université de Chicago en 1976, année où elle se sépare de son mari. En 1988, après avoir épousé le mathématicien Robert Williams, elle rejoint l'université du Texas où elle finit sa carrière.

Les principaux travaux de Karen Uhlenbeck concernent les équations aux dérivées partielles, en particulier celles issues de la géométrie et de la physique théorique. Ainsi, elle a été pionnière dans l'étude analytique rigoureuse des équations de Yang-Mills, qui décrivent l'interaction forte et l'interaction électrofaible dans le modèle standard de la physique des particules. Ses recherches la conduisent aussi à explorer les surfaces minimales, la théorie de jauge, la théorie topologique des champs, les systèmes intégrables. Dans son éloge pour lui attribuer le prix Abel, le président du comité déclara que "son travail a conduit à certaines des avancées en mathématiques les plus importantes de ces 40 dernières années".

Karen Uhlenbeck a exercé sur la communauté des chercheurs une influence indéniable, en particulier en encourageant la réalisation de carrières en mathématiques (dans un sens très large). Elle est ainsi à l'initiative du Park City Mathematics Institute, un programme de formation postdoctorale et d'enseignement en mathématiques qui a connu un grand succès et qui servit de modèle à de nombreuses initiatives. Elle a aussi participé à la création, sous l'égide de l'Institut d'Études Avancées à Princeton, d'un programme pour soutenir les femmes en mathématiques.

Les mathématiciens contemporains de Uhlenbeck (née en 1942)
  • Vladimir Arnold (né en 1937)
  • Maurice Audin (né en 1932)
  • Nicolas Bourbaki (né en 1935)
  • Yvonne Choquet-Bruhat (née en 1923)
  • John Conway (né en 1937)
  • Adrien Douady (né en 1935)
  • Alexandre Grothendieck (né en 1928)
  • Lars Hörmander (né en 1931)
  • Jean-Pierre Kahane (né en 1926)
  • Benoit Mandelbrot (né en 1924)
  • Yves Meyer (né en 1939)
  • John Forbes Nash (né en 1928)
  • René Thom (né en 1923)
  • Jean-Christophe Yoccoz (né en 1957)