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Pierre Simon, marquis de Laplace (23 mars 1749 [Beaumont-en-Auge] - 5 mars 1827 [Paris])

Né à Beaumont-en-Auge, fils d'un commerçant de cidre, maire de cette petite ville, Laplace est élève au collège de Beaumont dès l'âge de 7 ans et jusqu'en 1765 où il entre à l'Université de Caen. Il y étudie la théologie et est également répétiteur auprès du collège de Beaumont de 1767 à 1769.

Ses enseignants à Caen détectent ses facultés exceptionnelles en mathématiques et en 1769, Laplace part à Paris avec une lettre de recommandation pour rencontrer le mathématicien d'Alembert. Ce dernier refuse de rencontrer l'inconnu. Mais Laplace insiste: il envoie à d'Alembert un article qu'il a écrit sur la mécanique classique. D'Alembert en est si impressionné qu'il est tout heureux de patronner Laplace. Il lui obtient un poste d'enseignement en mathématique à l'École Royale Militaire. En 1783, il devient examinateur du corps de l'artillerie et est élu, en 1785, à l'Académie des Sciences. A la Révolution, il participe à l'organisation de l'École Normale et de l'École Polytechnique, et est membre de l'Institut, dès sa création. En 1799, Bonaparte lui confie le ministère de l'Intérieur, mais seulement pour 6 semaines.

Les travaux les plus importants de Laplace concerne le calcul des probabilités et la mécanique céleste. Laplace formalise la définition des probabilités, démontre la formule de Bayes indépendamment de ce dernier, introduit les fonctions génératrices d'une variable aléatoire, énonce et démontre le premier la forme générale du théorème limite central en 1809. En mécanique, Laplace utilise les travaux de Joseph-Louis Lagrange pour expliquer les mouvements des corps célestes. Il introduit l'opérateur différentiel plus tard appelé laplacien. Les cinq volumes de sa mécanique céleste, parus entre 1798 et 1825, contiennent de nombreux résultats remarquables. Il établit aussi, grâce à ses travaux avec Lavoisier entre 1782 et 1784, la formule des transformations adiabatiques d'un gaz. Il énonce enfin deux lois fondamentales de l'électromagnétisme.

On rapporte que, feuilletant la Mécanique céleste, Napoléon fit remarquer à Laplace qu'il n'y était nulle part fait mention de Dieu. "Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse", rétorqua le savant.

Laplace est réputé pour la versatilité de ses opinions politiques. Républicain jusqu'au coup d'État du 18 Brumaire, il se rallie très rapidement à Bonaparte jusqu'à en devenir son ministre. Fidèle à l'empire jusqu'en 1814, sénateur, honoré de la Légion d'honneur, il vote néanmoins, en avril 1814, la déchéance de l'empereur. Il rallie alors les Bourbons, siège à la Chambre des pairs qui a remplacé le Sénat, et Louis XVIII le récompense en le faisant marquis en 1817. Cet opportunisme lui valut beaucoup d'inimitié.

Laplace décède le matin du 5 mars 1827. L'Académie des Sciences annula sa séance ce jour-là, comme marque de respect envers un des plus grands scientifiques de son époque.

Les entrées du Dicomaths correspondant à Laplace

Les mathématiciens contemporains de Laplace (né en 1749)
  • Jean-Robert Argand (né en 1768)
  • Jacques II Bernoulli (né en 1759)
  • Jean III Bernoulli (né en 1744)
  • Etienne Bézout (né en 1730)
  • Lazare Carnot (né en 1753)
  • Jean-Baptiste Fourier (né en 1768)
  • Joseph-Louis Lagrange (né en 1736)
  • Adrien-Marie Legendre (né en 1752)
  • Lorenzo Mascheroni (né en 1750)
  • Gaspard Monge (né en 1746)
  • Marc-Antoine Parseval (né en 1755)