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Joseph Liouville (24 mars 1809 [Saint-Omer] - 8 septembre 1882 [Paris])

Joseph Liouville est né le 24 mars 1809 à Saint-Omer. Il est le fils d'un militaire qui survit aux campagnes napoléoniennes et, en 1814, la famille s'établit à Toul. Joseph va étudier au collège Saint-Louis de Paris, et en 1825, il entre à l'École Polytechnique. Deux ans plus tard, il intègre l'École des Ponts et Chaussées, dont il n'obtient pas le diplôme en raison de problèmes de santé et surtout de sa volonté de suivre une carrière académique plutôt qu'une carrière d'ingénieur.

Ainsi, Liouville commence-t-il à enseigner en 1831 ; il assumera une charge allant jusqu'à 40H par semaine, et c'est l'été, à Toul, qu'il se consacre à la recherche, notamment sur les équations aux dérivées partielles. En 1838, il bénéficie d'une chaire à l'Ecole Polytechnique, puis, l'année suivante, il est élu à l'Académie des Sciences.

Parallèlement, Liouville est engagé en politique. Ami d'Arago, il est un républicain modéré et se fait élire à l'Assemblée Constituante en 1848. Il sera énormément déçu de ne pas être réélu l'année suivante.

Liouville a travaillé dans de nombreux domaines, écrivant plus de 400 articles en analyse, théorie des nombres, physique mathématique et même astronomie. Parmi ses travaux les plus célèbres, on peut citer :

  • la découverte des nombres transcendants en 1844 : Liouville est en effet le premier à prouver l'existence de nombres réels transcendants, c'est-à-dire de nombres réels qui ne sont pas solution d'une équation polynômiale dont les coefficients sont des entiers. On nomme depuis ces nombres transcendants particuliers, qui s'approchent très bien par des nombres rationnels, des nombres de Liouville.
  • le problème des valeurs au bord des solutions d'équations différentielles.
  • les intégrales elliptiques : il prouve notamment que les fonctions abéliennes sont transcendantes.

Par ailleurs, Liouville a oeuvré de façon déterminante dans le domaine de l'édition mathématique. Ainsi, il fonde en 1836 le Journal des Mathématiques Pures et Appliquées, dit aussi Journal de Liouville, qui concurrence et complète le Journal de Crelle, publié en Allemagne. Ce journal fera beaucoup pour la diffusion des mathématiques en France. Liouville a aussi joué un rôle important dans la diffusion des découvertes d'Évariste Galois. Ce dernier, peu avant sa mort, avait écrit un mémoire résumant ses travaux. Ce mémoire avait été mésestimé par les quelques mathématiciens l'ayant lu. Grâce à l'insistance du frère de Galois, Liouville étudie le mémoire, en saisit la portée, et en 1843 il fait sa première déclaration publique à ce sujet. Finalement, en 1846, il le publie intégralement dans son journal.

Le portrait qui figure sur cette page est un extrait d'un portrait de Joseph Liouville peint par Jules Bastien-Lepage en 1880, et qu'on trouve au Denver Art Museum.

Les entrées du Dicomaths correspondant à Liouville

Les mathématiciens contemporains de Liouville (né en 1809)
  • Niels Abel (né en 1802)
  • Charles Babbage (né en 1791)
  • Joseph Bertrand (né en 1802)
  • Irénee-Jules Bienaymé (né en 1796)
  • János Bolyai (né en 1802)
  • George Boole (né en 1815)
  • Eugène Catalan (né en 1814)
  • Arthur Cayley (né en 1821)
  • Michel Chasles (né en 1793)
  • Peter Dirichlet (né en 1805)
  • Jean-Marie Duhamel (né en 1797)
  • Jean-Frédéric Frénet (né en 1816)
  • Evariste Galois (né en 1811)
  • Francis Galton (né en 1822)
  • Hermann Grassmann (né en 1809)
  • George Green (né en 1793)
  • William Hamilton (né en 1805)
  • Heinrich Eduard Heine (né en 1821)
  • Charles Hermite (né en 1822)
  • Carl Jacobi (né en 1804)
  • Leopold Kronecker (né en 1823)
  • Ernst Kummer (né en 1810)
  • Nikolai Lobatchevski (né en 1792)
  • Ada Lovelace (née en 1815)
  • August Möbius (né en 1790)
  • Bernhard Riemann (né en 1826)
  • Pierre Sarrus (né en 1798)
  • Charles-François Sturm (né en 1803)
  • James Sylvester (né en 1814)
  • Pafnouti Tchebychev (né en 1821)
  • Karl Weierstrass (né en 1815)