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Jérôme Cardan (24 septembre 1501 [Pavie] - 21 septembre 1576 [Rome])

Jérôme Cardan est un savant de la renaissance dont la vie oscille entre moments de grandeur et de décadence. Fils illégitime d'un jurisconsulte, il étudie à Pavie et à Padoue et obtient son diplôme de médecin en 1526. Il est un étudiant exceptionnel, mais dont le caractère particulier et les excentricités lui attirent de nombreuses inimitiés. Ainsi le Collège des physiciens de Milan ne l'admet pas en son sein en 1527, en raison semble-t-il de sa réputation.

Il s'installe cependant à Milan ou dans ses environs, et vit pauvrement de cours de mathématiques et de son addiction aux jeux. En effet, sa connaissance des probabilités, sujet sur lequel il écrit vers 1560 un traité, Liber de ludo aleae (le livre du jeu de dé), un siècle avant Pascal et Fermat, lui permet d'obtenir plus de gains que de pertes. Il exerce également comme médecin; après des débuts difficiles, il se forge peu à peu une renommée.

En 1539, il est finalement admis au Collège des physiciens de Milan dont il devient très vite le recteur. C'est alors le moment où Cardan se livre à des recherches intenses autour des équations algébriques. Il apprend de Tartaglia une méthode pour résoudre les équations de degré 3 du type x3+px=q. Cardan en déduit alors les solutions de l'équation générale. Ses formules lui font manipuler les racines carrées de réels négatifs. Cardan est encore loin de la découverte des nombres complexes, mais explique qu'on peut effectuer "formellement" les calculs.

Son disciple, Ludovico Ferrari, résoud alors l'équation de degré 4, et Cardan résume les travaux de Tartaglia, Ferrari et lui-même dans Ars Magna, paru en 1546. Tartaglia se sent trahi, car il avait révélé sa découverte en faisant promettre à Cardan de garder le secret. Ce dernier réplique en disant se sentir libéré du secret car il s'est aperçu qu'un autre savant, Scipione del Ferro, connaissait ce résultat avant Tartaglia.

La fin de la vie de Cardan est un peu difficile. Son fils ainé est condamné à mort en 1560 pour l'assassinat de son épouse, qui était une femme "de petite vertu". Père d'un criminel et donc conspué par la foule, Cardan préfère se réfugier à Bologne où il devient professeur de médecine. Son arrogance lui vaut à nouveau d'être haï. Son fils cadet, qui a hérité de son addiction au jeu, le vole en 1569. En 1570, il est brièvement emprisonné par l'Inquisition pour avoir dressé l'horoscope de Jésus-Christ. Libéré à condition de ne plus ni enseigner ni écrire, il termine sa vie à Rome, où il est plutôt bien accueilli notamment par le pape Grégoire XIII. Il écrit alors son autobiographie.

Astrologue réputé, Cardan avait prévu que sa propre mort aurait lieu trois jours avant des 75 ans. Il décède le jour dit; certains soupçonnent un suicide. Cardan a aussi laissé son nom au "joint de Cardan", un dispositif qui permet le déplacement angulaire dans toutes les directions de deux arbres dont les axes sont concourants. Son invention permettait ainsi de rendre la boussole insensible au mouvement des bateaux.

Les entrées du Dicomaths correspondant à Cardan

Les mathématiciens contemporains de Cardan (né en 1501)